Place Plichon :

plichon-famille

Ignace Plichon est né à Bailleul le 28 juin 1814 et est décédé le 4 juin 1888. Il a été député du Nord, conseiller général du canton de Bailleul Sud-Ouest et ministre des travaux publics en 1870. (Pour plus d’informations sur les Plichon, voir le cahier n° 12 du CHAB).

La place est créée en 1757, lors du prolongement de la rue du collège. En 1776, un nouveau bâtiment est construit à l’emplacement actuel ; c’est alors le siège du Présidial de Flandre. C’est à la fois le siège du palais de justice pour la Flandre intérieure et une prison (les anciens cachots existent toujours). C’est l’un des plus vieux bâtiments de Bailleul ; une partie seulement du bâtiment a été détruite lors de la guerre 1914-1918. D’abord, appelée Petite-Place, puis Place Plichon à partir de 1910. Pendant la Révolution de 1789 : place de la Révolution (selon J. Ficheroulle). Lors de la séance du 21 août 1886, le Conseil municipal, suite à la demande du Comité flamand, autorise M. le Maire à mettre à la disposition dudit comité une salle du rez-de-chaussée du Présidial, pour y installer la bibliothèque de ce Comité. C’est aujourd’hui le siège de diverses associations, dont le CHAB.

Désignation de la Place Plichon : Extrait de l’exposé du maire, Frédéric Moeneclaey, lors de la séance du 28 février 1910 : « […] Et, puisque nous sommes en train d’évoquer tous les souvenirs du passé, de réparer tous les oublis, de combler toutes les lacunes, laissez-moi, comme au début, rappeler la pensée même de M. Hié et le vote de cette assemblée au moment du décès de M. Ignace Plichon. Ce nom, Messieurs, doit faire songer également à tous que, pendant plus d’un demi-siècle, il a été mêlé à tous les progrès, à toutes les entreprises locales. Père et fils ont été, pour ainsi dire, les inspirateurs de toutes les innovations heureuses et de toutes les œuvres de bienfaisance. Ainsi, c’est grâce à l’influence de M. Plichon que le Conseil Général vota le transfert de l’Asile des Aliénés de Lille à Bailleul, et les vieillards de l’hospice doivent à sa générosité le jardin attenant à cet établissement, jadis si resserré. Aussi, Messieurs, en ce moment, je ne fais que vous rappeler les engagements de l’Assemblée communale à la date du 6 juin 1888, engagements qui, il est vrai, ont sommeillé depuis dans les cartons, et je vous prie de les convertir aujourd’hui en délibération ferme en déclarant que le nom assez vague ou insignifiant de « Petite Place » portera désormais celui de « Place Plichon », rappelant ainsi le berceau de la famille dont l’habitation se trouve dans le voisinage. » (Proposition adoptée à l’unanimité).

Revenons à ce bâtiment qui est la pièce maitresse de cette place à savoir le Présidial. En 1713, par le traité d’Utrecht, la châtellenie d’Ypres retourne à la maison d’Autriche et la ville d’Ypres n’étant plus en territoire français c’est la cité de Bailleul qui est choisie pour abriter le Siège Présidial qui siègera désormais dans une salle de l’Hôtel de ville de Bailleul. L’arrivée de cette cour de justice apporte un regain d’activité économique et commerciale. Elle est la raison principale de l’agrandissement de la ville. Les résidences principales de ces magistrats se situent autour de la Grand-Place, avec une forte implantation dans les hauts de la rue Neuve (rue de Lille) et des Choux (rue du Musée). Vers les années 1750, il existe à l’ouest de la ville un endroit isolé du centre (actuelle Place Plichon) où se trouvent un terrain et des bâtiments appelés « anciennes prisons » appartenant au domaine royal. Les édiles décident de créer un nouveau quartier et en 1776, le Présidial en tant que bâtiment voit le jour. A la veille de la Révolution, l’ensemble de cette cours de justice appelée bailliage royal et siège Présidial de Flandre compte 68 personnes. En 1790, la constituante réforme complètement le fonctionnement de la justice.et le Présidial disparaît de l’organisation judiciaire.

Derrière le Présidial était installée, avant la guerre 14, la métreuse. Il s’agissait de mesurer les longueurs de tissus que fabriquaient les tisserands avant la vente aux patrons.

Ce bâtiment connaitra de nombreuses affectations en particulier il devint la mairie provisoire en 1921, classes scolaires : vers 1962, deux classes d’école primaire de garçons de 39 élèves (CM1) chacune fonctionnent, Michel Duborper et Pierre Joly y ont enseigné, elles occupaient les deux salles de l’étage, la récréation permettait aux élèves de se détendre sur la Place dans l’espace vert sous les acacias.

Bien entendu le collège a son entrée « voiture » de ce côté, des photographies prisent depuis l’intérieur nous montrent des enfants jouant au foot avec en fond d’une part le Présidial et d’autre part l’usine à gaz route de Méteren. Il y avait également alors des manifestations sportives, la plus spectaculaire étant les matchs de catch présentés sur un kiosque, place Plichon

Allée du Docteur Picollissimo :

piccolissimo

Personnage légendaire du carnaval de Bailleul, célèbre pour ses opérations faites en public après le cortège du Mardi-Gras. Jean-Pascal Vanhove nous apprend dans son livre Bailleul de A à Z que ce personnage est connu dès 1840. C’est la seconde attraction du cortège. Il s’agit d’un personnage charlatanesque, vêtu d’un rutilant costume du XVIIe siècle. En 1855, lors du premier Carnaval, il s’agit du fils du docteur qui est mis à l’honneur, même si dans le cortège, il est indiqué le Docteur Francisco Piccolissimo … En 1881, la Commission de la cavalcade décide que l’entrée du docteur Piccolissimo se fera par l’avenue de la Gare, auparavant il venait de la route de Méteren. Le matin du Mardi gras, il arrive en ville, précédé de sa musique, dans une superbe calèche tirée par deux chevaux. La municipalité le reçoit à l’hôtel de ville où sont prononcés des discours humoristiques. Après le défilé du cortège, Picollissimo, avec ses deux assistants, exécute sur une estrade dressée sur la Grand’Place, de mirifiques opérations.

Rue Pharaon De Winter:

pharaon

La rue s’étend du monument britannique à la becque.

Pharaon de Winter est un peintre né à Bailleul le 17 novembre 1849, et décédé à Lille le 22 juin 1924. Dans sa jeunesse, il suit les cours d’Edouard Swynghedauw à l’académie de dessin de la ville. En 1869, l’obtention d’une bourse de la fondation De Puydt lui permet d’accéder aux Beaux-Arts de Lille. Il devient ensuite professeur à Lille. Reçu au concours d’entrée à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1872, il entre à l’atelier du peintre Cabanel. En 1877, Pharaon s’installe à Bailleul, rue de Cassel. Il est nommé professeur aux Beaux-Arts de Lille en 1887, où il s’installe en 1889. En 1905, De Winter reprend la direction des Beaux-Arts de Lille. Son atelier bailleulois est anéanti à la fin de la guerre 14-18. La municipalité lui rend hommage lors de son décès en 1924. Un autoportrait, datant de 1905, se trouve au musée Benoît de Puydt de Bailleul (Don de sa fille, en 1925).

Sur le plan de Deventer de 1565, elle figure sous le nom : Outtersteene straete. Ensuite, c’est la rue des Moulins, puis la rue Pharaon de Winter (depuis le 6 octobre 1930). Beaucoup de Bailleulois ont continué à l’appeler « Rue des Moulins », même après 1950 ! Au XVIe siècle, la rue comportait 7 moulins, y compris le moulin du prince, Gravensmolen, et une dizaine de maisons du côté oriental. J. Ficheroulle indique en 1953 qu’il existait dans cette rue face à la rue de l’Empereur un abreuvoir et une place appelée curieusement Place du Rivage. Une chapelle dédiée à Saint Josse, certainement une erreur de transcription, plus certainement Saint-Joseph, faisait front à la rue d’Occident. Elle a été détruite pendant la Révolution. Une plaque apposée sur le mur bâtiment communauté des communes – place britannique – indique : sur cet emplacement, avant la révolution se trouvait la chapelle Saint-Josse en flamand Ioos.

Les moulins ont disparu à partir de la fin du XVIIIe siècle. Deux moulins y figurent encore sur le plan cadastral de 1811. La maison natale et l’atelier du peintre Pharaon de Winter, se trouvaient dans cette rue avant la guerre 1914-1918. La dénomination de la rue est adoptée lors de la séance du 6 octobre 1930 du Conseil municipal, mais les Bailleulois ont continué à l’appeler « rue des Moulins » pendant de nombreuses années.

Lors de la séance du 5 février 1971, le Conseil municipal adopte la proposition de cession gratuite à la commune du terrain appartenant à Rosa De Winter (fille de Pharaon) pour la construction du FPA, moyennant 2 conditions :

–          ce foyer portera le nom de béguinage ou de résidence Pharaon De Winter

–          l’entretien perpétuel par la ville de la tombe de Pharaon De Winter.

Dans cette rue se trouve la porte d’entrée arrière de l’ancienne communauté de communes où se situe maintenant le LIHF, du Cercle : l’info, histoire de Flandre qui a ouvert ses portes lors des journées du patrimoine le 17 septembre 2016. Dans cette maison il y a également Flandres télévision, créé en octobre 2013 en particulier par Antoine De Bucq. C’est une Web TV associative composée de bénévoles, qui proposent des reportages vidéo sur le territoire de la Flandre française.