Square Antoine Leroy :

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C’est le square est situé derrière la mairie. Les plans ont été dressés par l’architecte-paysagiste, M. Delannoy, il est inauguré en août 1933

Antoine Leroy est né à Wytschaete le 25 juillet 1765 et est décédé à Bailleul le 5 avril 1850. Il a été secrétaire de mairie à Bailleul de 1796 à 1848. Il habitait Place Plichon (Petite Place à cette époque). On lui doit les travaux de captation des eaux du Mont Noir dirigés par l’ingénieur Emmanuel Davaine (sous Louis Béhaghel, maire de Bailleul, voir aussi rue de la Fontaine).

Antoine Leroy fut aussi un écrivain hors-pair, il raconte dans ses écrits en particulier l’inauguration de la fontaine mais également le passage des cosaques dans la ville de Bailleul en 1814 : 1814, hivers très froid et de longue durée ; le 15 février, jour de l’arrivée des Cosaques à Bailleul, sous les ordres du baron de Geismar, il faisait très froid ; de même le 20, lorsque les Français vinrent à Bailleul avec l’intention de piller et brûler la ville réputée rebelle. L’armée, précédée de canons et mèches allumées, faisant halte vers le cabaret de St Eloi, M. Van Merris-Hynderick, Maire, les adjoints, la musique de la garde-nationale et une grande foule de personnes qui la suivait, étant à la rencontre du Général, les intentions hostiles ont cessé, la troupe disposée à se battre est entrée paisiblement, quoique fort en colère contre les habitants qui avaient bien accueilli les Cosaques.

Le square rend hommage également à Marguerite Yourcenar, Marguerite de Crayencourt, de son vrai nom, par une statue sculptée dans de la pierre bleue de Soignies, elle est l’œuvre de Francis Parasote. Dans ce square, un autre hommage est rendu cette fois à un musicologue de renom, Bailleulois d’origine, qui permit à la Flandre de conserver une partie des chants flamands existant au 19e siècle, il s’agit bien entendu d’Edmond de Coussemaker, fondateur avec l’abbé Désiré Carnel du Comité flamand de France. Le projet d’érection de son buste date de 1936, sur une proposition de Camille Debert, qui décéda avant sa réalisation finale mais fut le concepteur de la maquette de base.

La rue Emile Hié :

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Emile Hié est né à Bailleul le 28 mars 1844, fils d’Hyacinthe Hié, fondateur du tissage Hié (mars 1864). Il est décédé à Bailleul le 4 mars 1907. Il a été le premier directeur du tissage mécanique qui devient le plus important établissement industriel de Bailleul et qui est situé dans cette même rue. Il entre au conseil municipal en 1878, est élu maire le 26 mars 1880 et le reste jusqu’à sa mort en 1907. Il était aussi conseiller général de Bailleul et président du conseil d’administration de la caisse d’Epargne et de la chambre de commerce d’Armentières.

La rue relie le monument britannique à la rue de la gare. D’abord rue de la Station, en 1849 lors de l’établissement du chemin de fer, puis rue de la Gare vers 1900, puis rue Emile Hié. La dénomination de la rue fut adoptée lors de la séance du 6 octobre 1930 du Conseil municipal, en l’honneur de l’ancien maire, après la reconstruction de la ville. Avant la guerre 1914-1918, le côté droit de la rue (en remontant vers le centre) est occupé pat le tissage Hié et les jardins de la demeure de Jean Plichon, devenu le jardin public par le don du député Plichon après la guerre. Après la création de la rue, un bureau de postes est créé pour traiter la forte augmentation de courrier suite à la création de la gare. Il se trouvait en bas de la rue, puis il est déplacé au coin des rues E. Hié et Philippe Van Tieghem, le bureau d’origine se trouvait rue de Cassel mais il était devenu trop petit. A côté du nouveau bureau des postes, se trouvait la grande demeure du patron du tissage Hié, connue sous le nom de « Château Hié ».

L’Ecole sainte Marie se situe en haut de cette rue vers le rond-point du Monument britannique. L’usine de tissage Spriet se trouvait dans cette rue, la porte était toujours ouverte il y avait beaucoup de bruit et une odeur de coton. Le café attenant s’appelait « au tissage ».

Allée Gargantua :

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Allée débouchant Bellekindtstraete. Une allée piétonne la relie à l’Allée du Commonwealth 

Gargantua est un personnage légendaire créé par l’écrivain François Rabelais. C’est le géant du carnaval de Bailleul, il préside les fêtes du carnaval. En 1853, Emile Colpaert eut l’ingénieuse idée de créer un géant « qui ne serait pas comme les autres ». Alors Colpaert décida de personnifier le plus sympathique personnage inventé par Rabelais. Et il créa Gargantua « fils de Gargamelle et de Grandgousier ».

Comme tout dieux légendaire Gargantua a sa parèdre, et qui aurait dit que celle-ci soit après une étude réalisée par Henri Donteville, fondateur de l’école de mythologie française, que la parèdre de Gargantua est Mélusine !! Et pour Guy-Édouard Pillard : Gargantua « solaire » n’est pas la parèdre de Mélusine mais serait le successeur de Mélusine devenue « lunaire ». Comme quoi la pensée humaine est universelle est que celle qui fut la protectrice de la cité depuis des centaines d’années appela à elle pour les réjouissances de ces protégés son compagnon de toujours Gargantua.

A sa naissance, Gargantua mesurait neuf mètres. Cette hauteur lui interdirait aujourd’hui de passer sous les fils électriques qui traversent nos rues. Il était alors porté par seize hommes qui se relayaient. En 1892, les porteurs firent subitement grève au milieu du parcours et plantèrent le géant sur un trottoir en réclamant une augmentation de salaires. Ils firent valoir que Gargantua était lourd et que le vent, toujours assez violent au moment du Mardi gras leur occasionnait des fatigues supplémentaires. Puis ils partirent dans les cabarets voisins, en attendant paisiblement une solution. Satisfaction leur fut donnée, mais l’année suivante, on installa le géant sur un char.  La guerre 14-18 le détruisit, en même temps que la ville. On le reconstitua un peu plus petit, soit six mètres de hauteur. Une seconde fois, il fut détruit par faits de guerre en 1940, reconstitué et victime de l’incendie de son hangar en 1964. Gargantua IV a été reconstruit et livré à la société philanthropique le 19 février 1965, il a subi son dernier lifting en 2001.

Le site du Nord-Pas de Calais nous apprend quelques éléments sur la vie de notre géant : la première guerre mondiale lui fut fatale ; Gargantua 1er ainsi que les autres chars disparaissent dans les bombardements. Pourtant, dès 1921, les Bailleulois, forts de leurs traditions travaillent à sa relance et c’est en 1922, dans une ville en cours de reconstruction, qu’un cortège de fortune verra le jour. La vie reprenant son cours, les carnavals se succèderont jusqu’à la seconde guerre mondiale où là encore, le matériel de la Société Philanthro­pique sera anéanti (les allemands ayant réquisi­tionné le hangar, laisseront pourrir les chars sur un terrain vague, le manteau rouge de Gargantua II faisant office de tenture dans les bureaux de la Kommandantur et sa tête aurait été placée sur un char allemand partant sur Dunkerque). En 1947, un cortège voit à nouveau le jour, cette année-là, Gargantua 3ème du nom est pré­senté pour la première fois à la foule. Malheureusement, sa vie fut éphémère puisqu’il brûla dans l’incendie du hangar en 1962. C’est donc Gargan­tua IV qui, haut de ses cinq mètres, assiste aux festivités du mardi gras depuis 1965.

Qui dit Gargantua dit Carnaval ! Et il ne saurait faire abstraction ici de la chanson que créa à priori Colpaert pour accompagner le géant de la ville nous vous donnons ici celle qui est indiquée sur le site de skassoulets les couplets 1-2 et 4 sont chantés aujourd’hui.

Refrain            Carnaval n’est pas mort, car il vit encor’ (bis) En geef maar een wafer

Aan mijnheer Galaffer, voilà voilà voilà

Voilà Gargantua

Voilà voilà voilà

Voilà Gargantua En hy komt toe, en hy komt toe Met eenen hals gelijk een dikke koe

1 :      Il tient la tête du cortège

Il en est le tambour major Mais s’il se levait de son siège

Il serait bien plus grand encore

2:       Il est le fils de Gargamelle

Et du célèbre Grandgousier Sa mère avait la trogne belle

Son père avait un grand gosier

4 :      Si vous entendez sur la place

Retentir un coup de mousquet Ne vous étonnez pas de grâce

C’est le géant qui lâche un pet