Rue Edmond De Coussemaker :coussemaker

Edmond de Coussemaker est né le 19 avril 1805 à Bailleul, est décédé le 10 janvier 1876 à Lille. Juriste de formation, son activité de musicologue et d’ethnologue principalement est centrée sur le patrimoine de la Flandre française, il est l’un des défenseurs les plus significatifs de la culture néerlandophone de France. Juge de paix à Bailleul (de février 1836 à mars 1843), Bergues, Hazebrouck (en 1845), Dunkerque (en 1852) et Lille (en 1858). Avec l’abbé Désiré Carnel, Edmond De Coussemaker fonde en 1853 le Comité flamand de France, appelé à freiner la disparition du dialecte flamand occidental parlé en Flandre française. Il en est le premier président. En 1856, il publie un recueil des Chants populaires des Flamands de France. Conseiller général du Nord de 1849 à 1876, maire de Bourbourg en 1874. Il est aussi chevalier de la Légion d’honneur, de l’ordre de Saint Grégoire le Grand, correspondant de l’Institut de France, de l’Académie impériale d’Autriche.

Qui ne connait la rue Edmond de Coussemaker ? Il semble que celle-ci soit plus connue sous le nom de rue des Poissons voire rue de la Caisse d’Epargne !, nom qu’elle n’a d’ailleurs jamais portée. En réalité cette rue changea souvent de nom, d’abord rue des Capucins, il existait en effet un couvent de cet ordre au niveau de l’actuelle Caisse d’Epargne en 1630, les capucins étant arrivés sur Bailleul en 1628. Ce couvent avait été construit sur un fossé de limite de commune, un stadgracht, remblayé à cette occasion, la ville du moyen-âge était assez condensée autour de la Grand-Place. Cette rue fut empierrée en 1647. En 1653, l’incendie de la ville provoqué par les troupes du duc d’Elbeuf détruit 450 maisons. La rue Moneclaey est percée en 1653 (ou 1654), pour relier le couvent des capucins à la place, à l’époque le couvent avait été épargné par le feu. La rue des Capucins devient alors la « Grande rue des Capucins » et la rue Moneclaey la « Petite rue des Capucins ».

Le 9 septembre 1658, la ville est pillée par une bande de soldats. Le 16 septembre de la même année, le couvent est détruit par le feu. Les constructions refaites par les Capucins sont détruites pendant la Révolution en 1793. Après la Révolution et avant 1830, on installe un marché aux poissons d’où le nom encore largement repris aujourd’hui. Sur le plan cadastral de 1811, il est indiqué rue des Capucins, rue des Poissons sur celui de 1858. Le marché aux poissons est fermé en 1875. En 1852 la Caisse d’Epargne est autorisée à s’installer dans la ville. Elle occupe son emplacement actuel en 1899. Des Bailleulois l’ont alors appelée rue de la Caisse d’Epargne, mais cette appellation n’a jamais été officielle! Elle construit alors à côté de ses bureaux une grande salle des fêtes ouverte pour toutes les manifestations de la ville. Elle sera avant et durant la Première Guerre mondiale le théâtre de rendez-vous ludiques, concerts, cinéma, grands banquets etc. et aussi de culte.

Après la destruction de 1918, la Caisse d’Epargne fut reconstruite en 1922-23, son président Albert Cortyl voulu rappeler le souvenir de la plus vieille maison de Bailleul, la seule maison qui fut épargnée lors du terrible incendie de 1681. Celle-ci se trouvait rue du musée et fut transformée en 1861 en patronage Saint-Joseph. La Caisse d’Epargne reprend donc l’architecture de cette maison flamande d’origine bailleuloise. Il était inscrit il fut un temps dans la Caisse d’Epargne ce quatrain :

Duist ses hondert – tachtig een

Sach man hier – see groot ghewaen

Twas in mey – den achsten dag

Dat Belle heel – in aschen lach

Qui signifie :

Mil six cent quatre-vingt-un

on vit ici – bien grande alarme

c’était en mai – le 8e jour

que Bailleul tout entier fut réduit en cendre.

La rue porte le nom de rue Edmond de Coussemaker à partir de 1930. Cette rue comporte aujourd’hui une résidence de style appelée « la Châtellenie ». Cette appellation rappelle que Bailleul était le centre juridique et financier d’un ensemble important de communes allant jusqu’au Dunkerquois et qui dépendaient des coutumes de Bailleul. Cette résidence a succédé au château Onof dont elle a repris en particulier les œils-de-bœuf pour certaines fenêtres et a gardée la maison du gardien. La famille Onof, était une grande famille industrielle de Bailleul, spécialisée dans le houblon.

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