Square Plichon :

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Jean Plichon est né à Bailleul le 14 juin 1863, est décédé à Oxelaere le 22 septembre 1936. Ingénieur des Arts et Métiers, directeur de la Compagnie des Mines de Béthune. Conseiller général du canton de Bailleul, député du Nord de 1899 à 1919, puis de 1924 à 1936, sénateur en 1920. Il œuvre pour la reconstruction des villes dévastées par la guerre. En 1931, il fait don à la ville du  grand parc de sa propriété située rue Saint-Jacques à charge pour la ville d’affecter ce terrain à un jardin public qui recevra la dénomination de square Plichon. Les plans de ce square furent dressés par l’architecte-paysagiste Delannoy de Lille. La remise officielle à la ville fut faite le 1er octobre 1933. Au début de 1940, des tranchées y ont été creusées pour abriter la population pendant les bombardements. En 1970, il existait encore un kiosque à musique, entouré d’un terre-plein pour les auditeurs. C’est l’actuel jardin public du centre-ville.

Dans les années 1970, le feu d’artifice du 14 juillet était tiré depuis le square Plichon autours du bac à sable, plus côté rue Emile Hié, un petit manège avec chevaux que l’on tournait soi-même était installé en entrée rue Saint-Jacques proche de la maison Fruleux, les enfants de l’époque, adultes aujourd’hui, s’en souviennent agréablement.

Place Plichon :

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Ignace Plichon est né à Bailleul le 28 juin 1814 et est décédé le 4 juin 1888. Il a été député du Nord, conseiller général du canton de Bailleul Sud-Ouest et ministre des travaux publics en 1870. (Pour plus d’informations sur les Plichon, voir le cahier n° 12 du CHAB).

La place est créée en 1757, lors du prolongement de la rue du collège. En 1776, un nouveau bâtiment est construit à l’emplacement actuel ; c’est alors le siège du Présidial de Flandre. C’est à la fois le siège du palais de justice pour la Flandre intérieure et une prison (les anciens cachots existent toujours). C’est l’un des plus vieux bâtiments de Bailleul ; une partie seulement du bâtiment a été détruite lors de la guerre 1914-1918. D’abord, appelée Petite-Place, puis Place Plichon à partir de 1910. Pendant la Révolution de 1789 : place de la Révolution (selon J. Ficheroulle). Lors de la séance du 21 août 1886, le Conseil municipal, suite à la demande du Comité flamand, autorise M. le Maire à mettre à la disposition dudit comité une salle du rez-de-chaussée du Présidial, pour y installer la bibliothèque de ce Comité. C’est aujourd’hui le siège de diverses associations, dont le CHAB.

Désignation de la Place Plichon : Extrait de l’exposé du maire, Frédéric Moeneclaey, lors de la séance du 28 février 1910 : « […] Et, puisque nous sommes en train d’évoquer tous les souvenirs du passé, de réparer tous les oublis, de combler toutes les lacunes, laissez-moi, comme au début, rappeler la pensée même de M. Hié et le vote de cette assemblée au moment du décès de M. Ignace Plichon. Ce nom, Messieurs, doit faire songer également à tous que, pendant plus d’un demi-siècle, il a été mêlé à tous les progrès, à toutes les entreprises locales. Père et fils ont été, pour ainsi dire, les inspirateurs de toutes les innovations heureuses et de toutes les œuvres de bienfaisance. Ainsi, c’est grâce à l’influence de M. Plichon que le Conseil Général vota le transfert de l’Asile des Aliénés de Lille à Bailleul, et les vieillards de l’hospice doivent à sa générosité le jardin attenant à cet établissement, jadis si resserré. Aussi, Messieurs, en ce moment, je ne fais que vous rappeler les engagements de l’Assemblée communale à la date du 6 juin 1888, engagements qui, il est vrai, ont sommeillé depuis dans les cartons, et je vous prie de les convertir aujourd’hui en délibération ferme en déclarant que le nom assez vague ou insignifiant de « Petite Place » portera désormais celui de « Place Plichon », rappelant ainsi le berceau de la famille dont l’habitation se trouve dans le voisinage. » (Proposition adoptée à l’unanimité).

Revenons à ce bâtiment qui est la pièce maitresse de cette place à savoir le Présidial. En 1713, par le traité d’Utrecht, la châtellenie d’Ypres retourne à la maison d’Autriche et la ville d’Ypres n’étant plus en territoire français c’est la cité de Bailleul qui est choisie pour abriter le Siège Présidial qui siègera désormais dans une salle de l’Hôtel de ville de Bailleul. L’arrivée de cette cour de justice apporte un regain d’activité économique et commerciale. Elle est la raison principale de l’agrandissement de la ville. Les résidences principales de ces magistrats se situent autour de la Grand-Place, avec une forte implantation dans les hauts de la rue Neuve (rue de Lille) et des Choux (rue du Musée). Vers les années 1750, il existe à l’ouest de la ville un endroit isolé du centre (actuelle Place Plichon) où se trouvent un terrain et des bâtiments appelés « anciennes prisons » appartenant au domaine royal. Les édiles décident de créer un nouveau quartier et en 1776, le Présidial en tant que bâtiment voit le jour. A la veille de la Révolution, l’ensemble de cette cours de justice appelée bailliage royal et siège Présidial de Flandre compte 68 personnes. En 1790, la constituante réforme complètement le fonctionnement de la justice.et le Présidial disparaît de l’organisation judiciaire.

Derrière le Présidial était installée, avant la guerre 14, la métreuse. Il s’agissait de mesurer les longueurs de tissus que fabriquaient les tisserands avant la vente aux patrons.

Ce bâtiment connaitra de nombreuses affectations en particulier il devint la mairie provisoire en 1921, classes scolaires : vers 1962, deux classes d’école primaire de garçons de 39 élèves (CM1) chacune fonctionnent, Michel Duborper et Pierre Joly y ont enseigné, elles occupaient les deux salles de l’étage, la récréation permettait aux élèves de se détendre sur la Place dans l’espace vert sous les acacias.

Bien entendu le collège a son entrée « voiture » de ce côté, des photographies prisent depuis l’intérieur nous montrent des enfants jouant au foot avec en fond d’une part le Présidial et d’autre part l’usine à gaz route de Méteren. Il y avait également alors des manifestations sportives, la plus spectaculaire étant les matchs de catch présentés sur un kiosque, place Plichon

Allée du Docteur Picollissimo :

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Personnage légendaire du carnaval de Bailleul, célèbre pour ses opérations faites en public après le cortège du Mardi-Gras. Jean-Pascal Vanhove nous apprend dans son livre Bailleul de A à Z que ce personnage est connu dès 1840. C’est la seconde attraction du cortège. Il s’agit d’un personnage charlatanesque, vêtu d’un rutilant costume du XVIIe siècle. En 1855, lors du premier Carnaval, il s’agit du fils du docteur qui est mis à l’honneur, même si dans le cortège, il est indiqué le Docteur Francisco Piccolissimo … En 1881, la Commission de la cavalcade décide que l’entrée du docteur Piccolissimo se fera par l’avenue de la Gare, auparavant il venait de la route de Méteren. Le matin du Mardi gras, il arrive en ville, précédé de sa musique, dans une superbe calèche tirée par deux chevaux. La municipalité le reçoit à l’hôtel de ville où sont prononcés des discours humoristiques. Après le défilé du cortège, Picollissimo, avec ses deux assistants, exécute sur une estrade dressée sur la Grand’Place, de mirifiques opérations.