Description
Histoire, 2013, 232 pages
Edition Imprimerie Pacaud à Dunkerque
Entre 1914 et 1918, trois présences étrangères marquèrent la ville deux occupations allemandes et une forte présence militaire britannique. Cette petite ville tranquille, proche de la campagne, forte déjà de 13000 habitants, vivait au rythme des saisons et des nouvelles du monde que lui donnait son journal « La Bailleuloise ». Début 1914 la ville se prépare au carnaval et à la grande manifestation gymnastique de juillet contrariée par des querelles patrons ouvriers du textile. Le 3 août, la cité se réveille, mères en pleurs, au son de La Marseillaise pour le départ de sa jeunesse vers un avenir de gloire éphémère. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que les bottes allemandes envahissent la ville, jettent le désarroi et la peur sur ces femmes obligées de payer 10 francs les derniers hommes présents pour assurer leur protection la nuit. Le pillage qui suivit donna le ton des horreurs de la guerre. Le matin du 14 octobre, une autre présence étrangère allait remplacer la première, les Anglais en sauveurs s’installaient en ville. Proches du front d’Ypres, ses habitants voient passer de multiples contingents tous plus colorés les uns que les autres, et aussi déferler des cohortes de réfugiés s’installant un moment avant d’aller trouver refuge plus au sud. La vie en ville comme à la campagne va se dérouler au rythme anglais, on roule à gauche, on ouvre des tea-rooms, et les Anglais font de la chasse à courre dans les champs… Bailleul est surtout un immense hôpital, chaque bâtiment public est utilisé et il n’est pas rare de voir s’installer sous des tentes des hôpitaux de fortune en raison de la proximité du front. En 1915, l’utilisation des gaz délétères sur la ville conduira à la fabrication de masques de protection dont les enfants s’amuseront, leur scolarisation laissant à désirer ; de même ils imiteront le pas cadencé des soldats néo-zélandais traversant la Grand-Place. Cette vision idyllique n’empêche pas les souffrances morales des femmes en recevant les lettres de leur garçon ou mari tapis sous la terre dans des tranchées morbides, le passage du facteur est toujours la source d’une profonde inquiétude. D’ailleurs ces femmes sont employées, qu’elles soient commerçantes ou ouvrières dans les industries bailleuloises, mais aussi par les autorités militaires, notamment à la fabrication des masques à gaz. Avril 1918, Bailleul est victime de bombardements tellement réguliers et dévastateurs que la plupart des habitants quitteront la ville, et ceux qui resteront, seront envoyés sur le front d’Ypres où certains mourront gazés, utilisés comme commis au ravitaillement des troupes du front.
232 pages (21×29,7 cm), couleur et noir et blanc avec de nombreuses illustrations inédites provenant des descendants comme de nombreux musées et bibliothèques.
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