Rue Frédéric Moeneclaey :
Frédéric Moeneclaey est né à Hondschoote le 6 février 1838, et est décédé à Bailleul le 24 juillet 1917. Il est d’abord avocat au barreau de Dunkerque, puis juge de paix du canton Sud-Ouest de Bailleul en 1869 ; il démissionne de son poste en 1881, voulant continuer à habiter notre ville où il s’était acquis des droits de cité par son mariage et une présence de douze années. Entré au conseil municipal le 6 mai 1888, Frédéric Moeneclaey fut élu premier adjoint le 15 mai 1892. Nommé maire le 7 avril 1907, à la mort d’Emile Hié, il reste maire jusqu’à son décès en 1917. Il a été pris en otage par les Allemands au début de la Première Guerre mondiale, lors de la première invasion de Bailleul (du 8 au 14 octobre 1914). Il fut un maire très actif pendant la guerre 1914-1918 pour venir en aide à la population bailleuloise et faciliter la vie des troupes britanniques à Bailleul.
Rue percée en 1653 après l’incendie des maisons de la rue des Capucins (actuelle rue Edmond de Coussemaker), pour relier le couvent des Capucins à la place. Elle eut comme nom « petite rue des Capucins » à sa création, quoiqu’elle possédait déjà un autre nom… en effet, dans le texte de la chronique flamande du 17e siècle il y est écrit : « Après l’incendie, les pères Capucins, à leur requête, reçurent du magistrat de la ville une nouvelle rue qui s’étendait depuis le marché jusqu’à leur couvent. Dans cette rue commencèrent d’abord à construire 3 ou 4 Wallons. On n’entendait parler rien d’autre que le Wallon et c’est pourquoi les fous nommèrent cette rue, rue de l’Alleu, laquelle s’appelle encore ainsi aujourd’hui. » Ainsi elle avait le nom de rue de l’alleu, mais nous n’avons jamais trouvé ce nom hors de la chronique. A la Révolution, elle porte d’après les recherches de Jean-Pascal Vanhove le nom de rue de la Concorde ou de la Constitution, mais peu de temps. Elle prend le nom de rue des Capucins après la Révolution de 1789, nom largement encore aujourd’hui donnée par la population à cette rue même si elle prit le nom de Frédéric Moeneclaey en 1930. Aucun nom sur le plan cadastral de 1811, petite rue des Capucins sur celui de 1858.
Une carte postale d’avant la grande guerre nous montre un café à l’enseigne « café de la monnaie » il est vrai que la rue donnait face à la caisse d’épargne. Aujourd’hui cette rue est surtout le siège de nombreux garages privés, heureusement quelques belles maisons lui confèrent encore un cachet typiquement flamand.
Une association bien connue y a son siège social, La Sauce. Elle est créée en 1999, pour fédérer les artistes du territoire autour de manifestations culturelles locales. Comme elle le dit elle-même « forte de ses valeurs de respect, d’ouverture et de convivialité, La Sauce œuvre à développer la mise en place d’activités d’expression et de création pour l’épanouissement de l’individu. »
Square Antoine Leroy :
C’est le square est situé derrière la mairie. Les plans ont été dressés par l’architecte-paysagiste, M. Delannoy, il est inauguré en août 1933
Antoine Leroy est né à Wytschaete le 25 juillet 1765 et est décédé à Bailleul le 5 avril 1850. Il a été secrétaire de mairie à Bailleul de 1796 à 1848. Il habitait Place Plichon (Petite Place à cette époque). On lui doit les travaux de captation des eaux du Mont Noir dirigés par l’ingénieur Emmanuel Davaine (sous Louis Béhaghel, maire de Bailleul, voir aussi rue de la Fontaine).
Antoine Leroy fut aussi un écrivain hors-pair, il raconte dans ses écrits en particulier l’inauguration de la fontaine mais également le passage des cosaques dans la ville de Bailleul en 1814 : 1814, hivers très froid et de longue durée ; le 15 février, jour de l’arrivée des Cosaques à Bailleul, sous les ordres du baron de Geismar, il faisait très froid ; de même le 20, lorsque les Français vinrent à Bailleul avec l’intention de piller et brûler la ville réputée rebelle. L’armée, précédée de canons et mèches allumées, faisant halte vers le cabaret de St Eloi, M. Van Merris-Hynderick, Maire, les adjoints, la musique de la garde-nationale et une grande foule de personnes qui la suivait, étant à la rencontre du Général, les intentions hostiles ont cessé, la troupe disposée à se battre est entrée paisiblement, quoique fort en colère contre les habitants qui avaient bien accueilli les Cosaques.
Le square rend hommage également à Marguerite Yourcenar, Marguerite de Crayencourt, de son vrai nom, par une statue sculptée dans de la pierre bleue de Soignies, elle est l’œuvre de Francis Parasote. Dans ce square, un autre hommage est rendu cette fois à un musicologue de renom, Bailleulois d’origine, qui permit à la Flandre de conserver une partie des chants flamands existant au 19e siècle, il s’agit bien entendu d’Edmond de Coussemaker, fondateur avec l’abbé Désiré Carnel du Comité flamand de France. Le projet d’érection de son buste date de 1936, sur une proposition de Camille Debert, qui décéda avant sa réalisation finale mais fut le concepteur de la maquette de base.
La rue Emile Hié :
Emile Hié est né à Bailleul le 28 mars 1844, fils d’Hyacinthe Hié, fondateur du tissage Hié (mars 1864). Il est décédé à Bailleul le 4 mars 1907. Il a été le premier directeur du tissage mécanique qui devient le plus important établissement industriel de Bailleul et qui est situé dans cette même rue. Il entre au conseil municipal en 1878, est élu maire le 26 mars 1880 et le reste jusqu’à sa mort en 1907. Il était aussi conseiller général de Bailleul et président du conseil d’administration de la caisse d’Epargne et de la chambre de commerce d’Armentières.
La rue relie le monument britannique à la rue de la gare. D’abord rue de la Station, en 1849 lors de l’établissement du chemin de fer, puis rue de la Gare vers 1900, puis rue Emile Hié. La dénomination de la rue fut adoptée lors de la séance du 6 octobre 1930 du Conseil municipal, en l’honneur de l’ancien maire, après la reconstruction de la ville. Avant la guerre 1914-1918, le côté droit de la rue (en remontant vers le centre) est occupé pat le tissage Hié et les jardins de la demeure de Jean Plichon, devenu le jardin public par le don du député Plichon après la guerre. Après la création de la rue, un bureau de postes est créé pour traiter la forte augmentation de courrier suite à la création de la gare. Il se trouvait en bas de la rue, puis il est déplacé au coin des rues E. Hié et Philippe Van Tieghem, le bureau d’origine se trouvait rue de Cassel mais il était devenu trop petit. A côté du nouveau bureau des postes, se trouvait la grande demeure du patron du tissage Hié, connue sous le nom de « Château Hié ».
L’Ecole sainte Marie se situe en haut de cette rue vers le rond-point du Monument britannique. L’usine de tissage Spriet se trouvait dans cette rue, la porte était toujours ouverte il y avait beaucoup de bruit et une odeur de coton. Le café attenant s’appelait « au tissage ».