Avant toute chose merci à Ferdinand Cortyl d’avoir remarqué que le tableau de Julien Deturck mis ici sur le panneau de Benoît Cortyl correspondait en réalité à l’image d’Albert Cortyl, maire de la ville de 1917 à 1919, à la mort de Frédéric Moeneclaey.
Rue qui longe l’église Saint-Vaast. Elle correspond à un ancien fossé de la ville.
Benoît Cortyl est né à Bailleul le 13 février 1790, décédé à Bailleul le 14 janvier 1855. Commissaire délégué à partir du 15 février 1848, maire de Bailleul du 28 août 1848 au 13 juin 1855. Il fit à sa mort un legs généreux, à l’origine dédié à la construction d’un canal de Bailleul à la Lys. Celui-ci trop cher et non réalisable fut abandonné. Les héritiers de Cortyl acceptèrent l’utilisation en partie de l’argent pour la réalisation d’un forage en bordure de l’église Saint-Vaast. L’eau récupéré à 300 m de profondeur ne fut malheureusement pas potable, cependant elle servit d’une part comme eau industrielle pour les entreprises en particulier celles du côté de la gare et alimenta les bornes incendie importantes pour la sécurité de la ville dans les principaux quartiers de la ville.
D’abord rue des Sœurs-Grises, plus communément appelée « Nonne straet’je » elle s’étendait de la rue des Foulons jusqu’à l’entrée de l’école primaire libre de 1907. Un couvent des sœurs Grises se trouvait dans cette rue dès le Moyen-âge, les sœurs en ont été chassées pendant la Révolution de 1789. Les sœurs Grises, hospitalières et enseignantes, s’occupaient de l’instruction des jeunes filles. En 1789, la rue s’est alors appelée : rue de l’Union. C’est ensuite devenu la « rue du Saint-Esprit » (changement entre 1811 et 1856), en référence au signe de croix fait par les fidèles dans l’église Saint-Vaast toute proche et parallèle à cette rue. Elle devient la « rue Benoît Cortyl » le 28 février 1910. Elle était construite des 2 côtés avant la guerre 1914-1918. Lors de la séance du 28 février 1910, le maire, Frédéric Moeneclaey, rend hommage aux anciens maires de Bailleul, et, en particulier, à Benoît Cortyl. Il termine son exposé par : « Il manque le portrait du maire à qui la ville doit le plus de reconnaissance, puisque, grâce à un legs généreux (25 000 francs), nous bénéficions de ce forage précieux qui, nous ramenant l’eau du sous-sol, permet, en tout temps, de défier toute sécheresse. En franchissant le perron de l’Hôtel de Ville, une plaque se trouve là pour rappeler son souvenir, mais est-ce assez ? Je ne le pense pas, et je vous demande de vouloir vous associer à la proposition que voici : et le Saint-Esprit ne m’en voudra pas, (au contraire, je crois qu’il m’a inspiré) si je lui demande de céder sa place, comme nom de rue, à M. Benoît Cortyl, afin de rappeler constamment à ceux qui passe par là, le bienfait du forage voisin »
Cette rue comportait au 19e siècle l’école des frères, elle était située sur le terrain de l’actuelle salle Emmaüs et des scouts. D’ailleurs sur les terres encore en verdure, il existe une ouverture sous-terraine, à une dizaine de mètres de profondeur, maintenant fermée qui fut explorée dans son entrée par les pompiers et un membre du Cercle, Ghislain Kepanowski qui trouva à son entrée des balles anglaises du premier conflit puis un boyau entièrement fait de briques. Malheureusement ce boyau, d’une part se ramifiait en plusieurs autres boyaux. L’exploration sans moyens de sécurité suffisants fut arrêtée et pour le moment reportée sine die.
Dans cette rue il existait la maison des œuvres du Cercle Saint-Joseph, inaugurée le 9 octobre 1910, avec un grand cortège religieux emmené par le chanoine Coubronne. D’ailleurs il y a encore peu, le catéchisme y était prodigué pour les enfants. Nous avons retrouvé une affiche dans un journal appelant le public à venir participer à la « Grande Foire aux Plaisirs » rue Benoit Cortyl du samedi 23 mai au mardi 26 mai 1936 ! Une grande fête enfantine suivie d’un concert apéritif puis l’ouverture de stands. En ce qui concerne les scouts, chaque année, en septembre, les scouts se réunissent pour célébrer la montée, c’est-à-dire la rentrée scout. Le groupe bailleulois existe depuis 1927. Il porte le nom de Malet Debeune depuis 1945.
Avenue Emile Colpaert
Emile Colpaert est né à Bailleul le 15 juin 1826. En 1853, il fonde la Société Philanthropique à Bailleul. En 1855, la Société crée le premier cortège carnavalesque du mardi gras. Emile Colpaert quitte Bailleul pour Lille, puis le Pérou en 1858. On perd ensuite sa trace. En 1865, il est remplacé par Augustin Pruvost à la tête de la Société Philanthropique.
En 1853, Emile Colpaert eut l’ingénieuse idée de créer un géant « qui ne serait pas comme les autres ». Alors Colpaert décida de personnifier le plus sympathique personnage inventé par Rabelais. Et il créa Gargantua « fils de Gargamelle et de Grandgousier ».
Qui dit Gargantua dit Carnaval ! Et il ne saurait faire abstraction ici de la chanson que créa à priori Colpaert pour accompagner le géant de la ville nous vous donnons ici celle qui est indiquée sur le site de skassoulets sachant les couplets 1-2 et 4 qui sont chantés aujourd’hui.
Refrain : Carnaval n’est pas mort, car il vit encor’ (bis) En geef maar een wafer, Aan mijnheer Galaffer Voilà voilà voilà, Voilà Gargantua, Voilà voilà voilà, Voilà Gargantua En hy komt toe, en hy komt toe Met eenen hals gelijk een dikke koe.
1 : Il tient la tête du cortège
Il en est le tambour major Mais s’il se levait de son siège
Il serait bien plus grand encore
2: Il est le fils de Gargamelle
Et du célèbre Grandgousier Sa mère avait la trogne belle
Son père avait un grand gosier
4 : Si vous entendez sur la place
Retentir un coup de mousquet Ne vous étonnez pas de grâce
C’est le géant qui lâche un pet
Rue Coisne et Lambert :
La rue a été percée en 1954 sur des terrains appartenant à la société Coisne et Lambert. Tout le long de cette rue, des maisons ont été construites pour loger une partie du personnel de la filature des Flandres qui se trouvait en bas de la rue de la gare.
Le 11 avril 1927 eut lieu l’inauguration de la filature des Flandres (Coisne et Lambert) qui est une filature de coton.
La Filature des Flandres, qui s’est appelée Flandres Denim dans ses dernières années, a employé jusqu’à six cents personnes, avant de fermer ses portes au printemps 1996 puis de disparaître sous la pelle des démolisseurs durant l’été 2006, pour laisser place à un ensemble de près de trois cents logements. L’inauguration se déroule le 11 avril 1927, et elle constitue un véritable événement pour la ville de Bailleul. Le quartier de la gare est orné de drapeaux et le conseil municipal au grand complet est là pour accueillir les familles Coisne et Lambert venues d’Armentières.
« La première manifestation fut la bénédiction d’un superbe crucifix à l’entrée des bâtiments. Puis les machines furent mises en mouvement et on put admirer le perfectionnement des mécanismes et l’ampleur des travaux exécutés en un si bref délai », s’enthousiasme L’Indicateur dans son édition du 16 avril. Pendant que les machines commencent à tourner dans les ateliers, les personnalités sont reçues dans les bureaux où des vins d’honneur sont servis. Des discours sont prononcés par le maire, Natalis Dumez, par l’abbé Talleu, curé de Saint-Amand, et par Henri Coisne, sous la responsabilité duquel est placée l’usine. On se presse alors à l’embauche : à l’époque, on commence à travailler très jeune. « Comme j’avais mon certificat d’études, je n’ai pas dû attendre d’avoir 13 ans pour entrer à la filature », se souvient une ancienne ouvrière qui, née en janvier 1921, a commencé à travailler en octobre 1933. « Ma mère est allée me présenter au directeur, M. Van Assche. Il m’a demandé de venir travailler le lundi suivant. J’y suis allée, et j’ai commencé à apprendre le métier sur le tas, avec les plus anciennes. »