Allée William Cromwell :cromwell

Rue en impasse, construite en 1995, débouchant sur la Dievenstraete. 2 petits chemins piétonniers (situés au bout de la rue) la relient à l’allée des fuseaux et à l’allée des dentellières.

Avocat né à Brooklyn, New-York, le 17 janvier 1854, décédé le 19 juillet 1948 à l’âge de 94ans. Associé dans un des plus grands cabinets d’avocats d’affaires américains « Sullivan et Cromwell », son nom est lié à celui de la réussite de deux des plus vastes entreprises de cette époque, le percement du canal de Panama et la création de l’United States Steel Corporation, regroupement des plus importantes aciéries américaines. « Entre les deux guerres, tout en continuant à présider aux destinées de son affaire, il s’installa à Paris, où il passa une grande partie de sa vieillesse. Il fut alors le bienfaiteur de notre pays. Il contribua pour une large part à l’érection de monuments qui témoignaient de la gloire ou de l’héroïsme des Américains venus pour le défendre, aida à la création du Musée de la Légion d’Honneur, présida à l’édification du Mémorial de l’Escadrille Lafayette. Il s’intéressa au lendemain de la Grande Guerre à la vie de nos artisans et permit la reconstruction de l’industrie de la dentelle de Valenciennes. Il fit des dons répétés aux œuvres de l’enfance malheureuse, s’occupa de la rééducation des aveugles et des bibliothèques Braille. » (Biographie inspirée de l’hommage rendu en 1948 à W.N. Cromwell par Etienne Dennery au nom du Centre d’études de politique étrangère.)

Par l’intermédiaire de l’association « Le Retour au Foyer », il participa au financement de l’Ecole Dentellière de Bailleul inaugurée en 1927. Le buste en bronze de ce citoyen d’honneur de la ville de Bailleul, érigé sur le parvis de l’Ecole, accueille les visiteurs depuis 1935. Après sa mort, son importante collection de dentelles a été donnée au musée de Bailleul (La Bailleuloise du 30 mai 1970).

Rue Edmond De Coussemaker :coussemaker

Edmond de Coussemaker est né le 19 avril 1805 à Bailleul, est décédé le 10 janvier 1876 à Lille. Juriste de formation, son activité de musicologue et d’ethnologue principalement est centrée sur le patrimoine de la Flandre française, il est l’un des défenseurs les plus significatifs de la culture néerlandophone de France. Juge de paix à Bailleul (de février 1836 à mars 1843), Bergues, Hazebrouck (en 1845), Dunkerque (en 1852) et Lille (en 1858). Avec l’abbé Désiré Carnel, Edmond De Coussemaker fonde en 1853 le Comité flamand de France, appelé à freiner la disparition du dialecte flamand occidental parlé en Flandre française. Il en est le premier président. En 1856, il publie un recueil des Chants populaires des Flamands de France. Conseiller général du Nord de 1849 à 1876, maire de Bourbourg en 1874. Il est aussi chevalier de la Légion d’honneur, de l’ordre de Saint Grégoire le Grand, correspondant de l’Institut de France, de l’Académie impériale d’Autriche.

Qui ne connait la rue Edmond de Coussemaker ? Il semble que celle-ci soit plus connue sous le nom de rue des Poissons voire rue de la Caisse d’Epargne !, nom qu’elle n’a d’ailleurs jamais portée. En réalité cette rue changea souvent de nom, d’abord rue des Capucins, il existait en effet un couvent de cet ordre au niveau de l’actuelle Caisse d’Epargne en 1630, les capucins étant arrivés sur Bailleul en 1628. Ce couvent avait été construit sur un fossé de limite de commune, un stadgracht, remblayé à cette occasion, la ville du moyen-âge était assez condensée autour de la Grand-Place. Cette rue fut empierrée en 1647. En 1653, l’incendie de la ville provoqué par les troupes du duc d’Elbeuf détruit 450 maisons. La rue Moneclaey est percée en 1653 (ou 1654), pour relier le couvent des capucins à la place, à l’époque le couvent avait été épargné par le feu. La rue des Capucins devient alors la « Grande rue des Capucins » et la rue Moneclaey la « Petite rue des Capucins ».

Le 9 septembre 1658, la ville est pillée par une bande de soldats. Le 16 septembre de la même année, le couvent est détruit par le feu. Les constructions refaites par les Capucins sont détruites pendant la Révolution en 1793. Après la Révolution et avant 1830, on installe un marché aux poissons d’où le nom encore largement repris aujourd’hui. Sur le plan cadastral de 1811, il est indiqué rue des Capucins, rue des Poissons sur celui de 1858. Le marché aux poissons est fermé en 1875. En 1852 la Caisse d’Epargne est autorisée à s’installer dans la ville. Elle occupe son emplacement actuel en 1899. Des Bailleulois l’ont alors appelée rue de la Caisse d’Epargne, mais cette appellation n’a jamais été officielle! Elle construit alors à côté de ses bureaux une grande salle des fêtes ouverte pour toutes les manifestations de la ville. Elle sera avant et durant la Première Guerre mondiale le théâtre de rendez-vous ludiques, concerts, cinéma, grands banquets etc. et aussi de culte.

Après la destruction de 1918, la Caisse d’Epargne fut reconstruite en 1922-23, son président Albert Cortyl voulu rappeler le souvenir de la plus vieille maison de Bailleul, la seule maison qui fut épargnée lors du terrible incendie de 1681. Celle-ci se trouvait rue du musée et fut transformée en 1861 en patronage Saint-Joseph. La Caisse d’Epargne reprend donc l’architecture de cette maison flamande d’origine bailleuloise. Il était inscrit il fut un temps dans la Caisse d’Epargne ce quatrain :

Duist ses hondert – tachtig een

Sach man hier – see groot ghewaen

Twas in mey – den achsten dag

Dat Belle heel – in aschen lach

Qui signifie :

Mil six cent quatre-vingt-un

on vit ici – bien grande alarme

c’était en mai – le 8e jour

que Bailleul tout entier fut réduit en cendre.

La rue porte le nom de rue Edmond de Coussemaker à partir de 1930. Cette rue comporte aujourd’hui une résidence de style appelée « la Châtellenie ». Cette appellation rappelle que Bailleul était le centre juridique et financier d’un ensemble important de communes allant jusqu’au Dunkerquois et qui dépendaient des coutumes de Bailleul. Cette résidence a succédé au château Onof dont elle a repris en particulier les œils-de-bœuf pour certaines fenêtres et a gardée la maison du gardien. La famille Onof, était une grande famille industrielle de Bailleul, spécialisée dans le houblon.

Rue Benoît Cortyl :cortyl

Avant toute chose merci à Ferdinand Cortyl d’avoir remarqué que le tableau de Julien Deturck mis ici sur le panneau de Benoît Cortyl correspondait en réalité à l’image d’Albert Cortyl, maire de la ville de 1917 à 1919, à la mort de Frédéric Moeneclaey.
Rue qui longe l’église Saint-Vaast. Elle correspond à un ancien fossé de la ville.

Benoît Cortyl est né à Bailleul le 13 février 1790, décédé à Bailleul le 14 janvier 1855. Commissaire délégué à partir du 15 février 1848, maire de Bailleul du 28 août 1848 au 13 juin 1855. Il fit à sa mort un legs généreux, à l’origine dédié à la construction d’un canal de Bailleul à la Lys. Celui-ci trop cher et non réalisable fut abandonné. Les héritiers de Cortyl acceptèrent l’utilisation en partie de l’argent pour la réalisation d’un forage en bordure de l’église Saint-Vaast. L’eau récupéré à 300 m de profondeur ne fut malheureusement pas potable, cependant elle servit d’une part comme eau industrielle pour les entreprises en particulier celles du côté de la gare et alimenta les bornes incendie importantes pour la sécurité de la ville dans les principaux quartiers de la ville.

D’abord rue des Sœurs-Grises, plus communément appelée « Nonne straet’je » elle s’étendait de la rue des Foulons jusqu’à l’entrée de l’école primaire libre de 1907. Un couvent des sœurs Grises se trouvait dans cette rue dès le Moyen-âge, les sœurs en ont été chassées pendant la Révolution de 1789. Les sœurs Grises, hospitalières et enseignantes, s’occupaient de l’instruction des jeunes filles. En 1789, la rue s’est alors appelée : rue de l’Union. C’est ensuite devenu la « rue du Saint-Esprit » (changement entre 1811 et 1856), en référence au signe de croix fait par les fidèles dans l’église Saint-Vaast toute proche et parallèle à cette rue. Elle devient la « rue Benoît Cortyl » le 28 février 1910. Elle était construite des 2 côtés avant la guerre 1914-1918. Lors de la séance du 28 février 1910, le maire, Frédéric Moeneclaey, rend hommage aux anciens maires de Bailleul, et, en particulier, à Benoît Cortyl. Il termine son exposé par : « Il manque le portrait du maire à qui la ville doit le plus de reconnaissance, puisque, grâce à un legs généreux (25 000 francs), nous bénéficions de ce forage précieux qui, nous ramenant l’eau du sous-sol, permet, en tout temps, de défier toute sécheresse. En franchissant le perron de l’Hôtel de Ville, une plaque se trouve là pour rappeler son souvenir, mais est-ce assez ? Je ne le pense pas, et je vous demande de vouloir vous associer à la proposition que voici : et le Saint-Esprit ne m’en voudra pas, (au contraire, je crois qu’il m’a inspiré) si je lui demande de céder sa place, comme nom de rue, à M. Benoît Cortyl, afin de rappeler constamment à ceux qui passe par là, le bienfait du forage voisin »

Cette rue comportait au 19e siècle l’école des frères, elle était située sur le terrain de l’actuelle salle Emmaüs et des scouts. D’ailleurs sur les terres encore en verdure, il existe une ouverture sous-terraine, à une dizaine de mètres de profondeur, maintenant fermée qui fut explorée dans son entrée par les pompiers et un membre du Cercle, Ghislain Kepanowski qui trouva à son entrée des balles anglaises du premier conflit puis un boyau entièrement fait de briques. Malheureusement ce boyau, d’une part se ramifiait en plusieurs autres boyaux. L’exploration sans moyens de sécurité suffisants fut arrêtée et pour le moment reportée sine die.

Dans cette rue il existait la maison des œuvres du Cercle Saint-Joseph, inaugurée le 9 octobre 1910, avec un grand cortège religieux emmené par le chanoine Coubronne. D’ailleurs il y a encore peu, le catéchisme y était prodigué pour les enfants. Nous avons retrouvé une affiche dans un journal appelant le public à venir participer à la « Grande Foire aux Plaisirs » rue Benoit Cortyl du samedi 23 mai au mardi 26 mai 1936 ! Une grande fête enfantine suivie d’un concert apéritif puis l’ouverture de stands. En ce qui concerne les scouts, chaque année, en septembre, les scouts se réunissent pour célébrer la montée, c’est-à-dire la rentrée scout. Le groupe bailleulois existe depuis 1927. Il porte le nom de Malet Debeune depuis 1945.